Le président zimbabwéen Robert Mugabe a accusé samedi ses rivaux politiques de vouloir « faire revenir les Blancs » et s’en est pris aux homosexuels au cours d’un meeting à moins de trois semaines de la présidentielle.
Robert Mugabe, 89 ans, est apparu revêtu d’une aube blanche, un bâton biblique à la main, devant les milliers de fidèles d’une paroisse indigène de Marange venus soutenir sa candidature à l’élection du 31 juillet.
« Nous avons fait l’erreur en 2008 de voter pour des personnes qui aiment les Blancs, de voter pour des personnes qui veulent ramener les Blancs et qui pensent qu’il n’y aura pas de développement sans les Blancs », a-t-il déclaré.
L’homme fort du pays, au pouvoir depuis 33 ans, affrontera une nouvelle fois le Premier ministre Morgan Tsvangirai, 61 ans, pour la présidence à la fin du mois.
En 2008, Morgan Tsvangirai était arrivé en tête au premier tour, mais il avait dû se retirer devant les violences faites à ses partisans, le bilan des victimes s’élevant à environ 200 morts. Seul en lice, Robert Mugabe avait ensuite été réélu à la tête du pays.
Les élections du 31 juillet doivent mettre fin au fragile gouvernement de cohabitation instauré sous la pression internationale en 2009 pour éviter une guerre civile.
Au cours de son discours, Robert Mugabe a également attaqué le mariage homosexuel, le décrivant comme étranger à la culture africaine. Il s’en est pris au président américain Barack Obama qui avait appelé l’Afrique à respecter les droits des homosexuels lors de sa récente tournée sur le continent.
« Dieu a détruit la Terre à cause de péchés comme ceux-ci. Les mariages sont entre un homme et une femme qui, lorsqu’ils sont mariés, engendrent des enfants », a-t-il dit.
Le président Mugabe, qui avait un jour affirmé que les gays et lesbiennes étaient pires que des cochons et des chiens, a déclaré que les animaux étaient plus sensés qu’eux car ils connaissaient leur orientation sexuelle.
Par AFP